Bonus et oublis

Bonus, Oublis et Tergiversations

 

(pensées et réflexions en vrac qui n’engagent que leur auteur)

Actualisé en février 2014

 

 

 

provincedechampassak est aussi sur facebook : des actualisations de dernière minute et des billets d'humeur.

 

 

 

 

Dans les 4000 îles…

 

 

 

 

 

 

 

 

La langue lao

 

 

 

 

 

 

Ecrire…

 

La langue lao s’écrit phonétiquement avec des consonnes, des voyelles et des accents toniques. Les voyelles peuvent se trouver avant, après, en-dessous, au-dessus de la consonne, ou décomposée en éléments tout à la fois avant-au-dessus-après !

 

Il n’y a que trop rarement des espaces entre les mots, ce qui rend la lecture assez difficile.

 

La langue et l’écriture sont très proches de celles du voisin thaïlandais, mais en plus simple.

 

 

Alphabet laotien

 

 

 

 

 

 

Parler…

 

La langue lao n’est pas si difficile à apprendre, même si il est vrai qu’il faut tout réapprendre… il y a très peu de similarités avec les langues européennes évidemment : si « chat » se dit « a cat » en anglais, « gatto » en italien, « gato » en espagnol, « Katze » en allemand, « gurba » en tadjik… en lao c’est « méo » (il n’y a pas d’articles ni de déterminants)…

 

Seuls les mots d’origine étrangère ressemblent à ceux que l’on connaît en français ou en anglais : « calotte » (pour « carotte »), « limotte » (pour « remote », « télécommande » en anglais)… « salate », « computeur », « kalavate » (pour « salade, ordinateur, cravate »)… exception pour « conne » qui signifie « avant » et pas « femme désagréable au possible » etc.

 

Ainsi, vous et moi nous sommes des « falang »… des étrangers blancs (même si vous êtes colorés par l’alcool)… et bien cela vient de la déformation du mot « français »… car au départ ils disaient « falang sète »… puis le « sète » a disparu.

 

« sète » pouvant aussi signifier « essuyer »… en ajoutant le mot « kone », on peut faire des blagues.

 

Exemple d’une conversation spirituelle :

- Tchao ma té say ? (d’où viens-tu ?)

- Khoy ma té falang. (je viens de France)

- Falang sèt bo ? (tu es français ?)

- Mène. (oui c’est ça)

- Falang sèt nyang ? (le falang qui essuie quoi ?)

- Falang sèt kone ! Ahahah ! (le falang qui essuie les fesses ! Ahahah !)

 

Vous noterez que les rires se disent de la même manière, et que le mauvais goût n’est pas affaire de nationalité…

 

Chassez de suite cette leçon de votre mémoire, je ne veux pas d’ennuies avec la police.

 

Accents

 

Les gens de Paksé ont un parler plus brutal que leurs compatriotes de Vientiane ou de Luang Prabang. Plus on va vers le nord, plus ça chante.

 

Même si le lao est la langue principale, il existe de nombreuses autres langues… étant donné qu’il y a une cinquante d’ethnies quand même… et d’après certains spécialistes, il y en a 149 exactement ! Voyez l’article wiki (en anglais seulement).

 

 

 

 

 

 

Petit lexique

 

- Bonjour : sabaydii

 

Les laotiens se disent très rarement bonjour… si ils le font c’est qu’il y a un rapport de déférence entre les interlocuteurs… on joint alors les mains au-dessus du nez… et pour entre hommes, on peut aussi se serrer la main en plus, mais alors la main disponible normalement vient soutenir le poignet de l’autre.

 

Les laotiens préfèreront souvent rentrer directement dans le vif du sujet, en débarquant chez vous et en hurlant « bah, t’es pas au travail ? »t…

 

Il n’y a pas d’équivalent de notre « ça va ? » en lao, mais par contre il y a quelques questions dont le sens est le même au fond. Exemples :

 

1) Vous arrivez chez quelqu’un ou vous lui téléphonez :

 

Kine kao léo bo ? (Littéralement « As-tu déjà mangé ? ») : une forme de politesse.

 

Répondez « tchao » pour « oui »… ou « nyang » pour « pas encore ».

 

La question qui suit si vous répondez « oui » concernera le menu : « Kine kao kap nyang ? » (manger-riz-avec-quoi ?)… et là… débrouillez-vous.

 

 

2) Vous passez devant quelqu’un ou vous croisez quelqu’un :

 

Paille saille ? (littéralement « où vas-tu ?) : une autre forme de politesse.

 

La réponse importe peu… généralement les laotiens vont au marché, enfin c’est ce qu’ils disent, faites donc comme eux : « paille talate » (« je vais au marché »).

 

 

3) Vous êtes dans une fête :

 

Mouane bo ? (littéralement « est-ce que tu t’amuses ? »)

Répondez « mouane » si oui, « bo mouane » si non…

 

Notez bien que les laotiens sont très heureux lorsqu’un étranger parle, ne serait-ce qu’un peu, le lao…

Lignes d’écriture pour la semaine prochaine

 

 

 

 

- Merci : khoptchaille (kopdjaille)

 

« Djay » (prononcez « djaille », mais dans l’expression « merci » c’est plutôt un « tchaille ») signifie cœur au sens de sentiment… c’est un mot que l’on ajoute à un adjectif pour exprimer des sentiments… vous allez voir c’est très joli :

 

Djay kouang (cœur-large) : généreux

Djay ône (cœur-tendre) : sensible

Djay dam (cœur-noir) : insensible

Djay noy (cœur-petit) : susceptible

Djay yène (cœur-frais) : du calme !

Dii djay (bon-cœur) : être content

Djay dii (cœur-bon) : et bien comme en français !

Etc.

 

Merci beaucoup : khopdjay lay lay

 

 

 

Lao Expressions to show feelings and emotion,

avec le mot « djay », « cœur », à toutes les sauces.

 

 

to understand is to enter the heart – khao jai

to be glad is to feel good with a happy heart – dee jai

to be kind and honest is to have a good heart – jai dee

to be angry is to feel bad in the heart – jai hai

to be sorry/disappointed is to have lost the heart – sia jai

to have empathy is to see the heart– hen jai

to feel upset is to be unhappy at heart – ouk jai

to be sensitive (touchy, nervous) is to have a small heart – jai noy

to be mean or stingy is to have a narrow heart – jai khap khaep

to be startled or get a fright is to drop the heart – tok jai

to be absent-minded is to have a heart which floats – jai loy

to be hesitant is to have several or many hearts – lai jai

to be worried is to have a sick (not well) heart – bo sabai jai

to be content is to have a serene heart – sabai jai

to be without worries is to feel cool in the heart – jai yen

to be impatient or angry is to have a hot heart – jai hon

to be generous is to have a big heart – jai kuang

to be sad is to have a heavy heart – thouk jai

to be happy is to have a 'sweet' heart – souk jai

to be grateful is to have a full or thankful heart kop jai

to be easily persuaded is to have an easy heart – jai ngai

to be decisivejai det

to be bitter to the point of revenge is to have a black heart – jai dum

to be charitable is to have a festive heart – jai boun

to be considerate, respecting the wishes of elders and superiors – greng jai

(or  kreng jai – probably the most difficult of all to explain in a Western concept)

to be generous is to be big or large hearted – jai nyai jai kouang

to be patient is to have a persevering heart – jai ot thon

to be honest is to have a pure heart – jai bolisud

to be brave is to have a daring heart – jai ka

to be timid is to have a cautious (not daring) heart – jai bo ka

to control one's emotions is to have a strong heart – jai kaeng

to die (or be dead) is to have one's heart torn apart – jai khart

 

 

 

- Au revoir : là ça se corse…

 

1) Si c’est vous qui partez dîtes « paille conne (deu) » ou (plus drôle pour nous) « la conne (deu) » (littéralement « je m’en vais en premier (ok ?) »…

 

On vous répondra alors « sok dii (deu)» (« bonne chance »).

 

Le « deu » est une interjection difficilement traduisible ici, un truc comme « bon bah (j’y vais) hein… », ce que j’ai traduit par « ok ? »…

 

2) Si c’est l’autre qui part, vous lui souhaiterez justement « sok dii » (« bonne chance ») ou « mua dii deu » (rentre bien »).

 

 

 

 

- Bo penn nyang : de la parole comme molécule

 

C’est l’expression laotienne par excellence. Si vous ne l’entendez pas pendant votre séjour, même en transit pour une journée… c’est que vous êtes sourds !

 

Quelqu’un vous marche sur le pied par inadvertance : bo penn nyang.

 

Quelqu’un vous marche sur le pied consciemment : bo penn nyang

 

Quelqu’un qui devait venir vous marcher sur les pieds est en retard de deux heures : bo penn nyang

 

Une voiture vous roule sur le pied : bo penn nyang

 

Vous mangez comme un goret et de la sauce tombe sur vos pieds aux baskets blanches immaculées : bo penn nyang

 

Vous aviez promis juré de monter sur les pieds de quelqu’un mais vous êtes pris ailleurs : bo penn nyang

 

Coupure de courant et d’eau pendant que vous lavez vos baskets blanches : bo penn nyang

 

Vous avez un ongle incarné : bo penn nyang

 

Vos pieds vous font danser comme Bourvil sous M150 (boisson énergétique très sucrée à base de taurine)  : bo penn nyang

 

Votre pneu de moto est crevé et vous devez rentrer à pieds : bo penn nyang

Couverture d’un cahier de 1971

 

« Ce n’est pas grave », « cela n’a aucune importance », « je vous en prie », « c’est bien naturel », « il n’y a pas de raison de s’en faire », « laisse tomber », « pas de problème », « no soussay » (le mot « souci » prononcé à l’anglaise), « je pardonne et oublie ton action »... BO PENN NYANG !

 

« Bo » : « non », négation « ne… pas »

« Penn » (prononcé « pène ») : « être » (ou aussi « avoir » dans certains cas)

« Nyang » : « quoi »

 

Répétez-le tous les jours trente fois par jour pendant trente jours, et dîtes-moi ce que vous ressentez.

 

Citation d'un anonyme qui a tout compris : "This expression sometimes frustrates Westerners whose general attitude is that problems are there to be solved, not to be accepted." Cette expression frustre les européens pour qui, en général, les problèmes doivent être résolus, et pas seulement acceptés.

 

« Bo penn nyang » : à inscrire au frontispice de toutes les écoles de vie

 

 

 

 

 

 

 

 

Le site ci-joint n’est pas mal du tout… mais en anglais. Il s’adresse notamment à ceux qui voudraient quitter leur pays pour vivre en Asie du Sud-est.

 

Mais quand même, entre nous, le laïus, sur les (très bons) préceptes bouddhistes (ci-dessous) soi-disant fondamentaux chez les laotiens, m’a fait hurler de rire... On ne doit pas habiter le même pays… A part les grands maîtres, aucun laotien ne suit ces préceptes. Il y a effectivement une sagesse chez eux et une proximité avec la spiritualité (souvent de la superstition animiste) dont l'Europe, et moi le premier, devrions s'inspirer... le seul précepte véritable qu'ils réussissent à suivre avec brio, est le numéro 6 : problems do not always need to be solved but to be accepted. Mais ce précepte n'est pas listé par l'auteur du site "Retire Asia".

 

 

 

Buddhist Precepts

 

1. Do not kill humans or animals

 

2. Do not steal or commit corrupt acts

 

3. Do not commit adultery

 

4. Do not tell lies

 

5. Do not take alcohol or drugs

 

Purpose of the Precepts

 

fosters kindness of heart

 

fosters love of work and effort

 

deepens love of one's spouse

 

fosters honest words and deeds

 

avoids carelessness

 

 

(préceptes 1 et 5)

Si vous n’aimez pas la viande ni la bière… je ne vous conseille pas de venir habiter au Laos.

 

(préceptes 2)

Les laotiens ne sont pas des voleurs et des arnaqueurs au sens où on l’entend dans les pays touristiques… certains sont plutôt des chapardeurs, un peu coquins… et en ce qui concerne le « work and effort », alors là je vous laisse juge.

Seules les femmes sont vraiment courageuses, et encore pas toutes.

 

(précepte 3)

Pourquoi y a-t-il une cinquante de guest house tout autour des villes ? Aucun touriste, voyageur, représentant, n’y vont. Ces chambres répondent à une demande : celle des jeunes couples non mariés (donc il faut tricher en allant à l’hôtel en cachette… parce que sinon c’est « pas-avant-le-mariage »), celle des jeunes adultes mâles en rut convolant avec les filles qui offrent des services à la personne… dont les « patients » sont souvent, souvent, souvent… des hommes mariés. Bref, il y a une grosse hypocrisie sur ce sujet délicat des rapports homme-femme au Laos (et en Asie du sud-est en général). No comment.

 

(précepte 4)

Pour ne pas perdre la face, ni la faire perdre… le mensonge – ou la dissimulation de la vérité – est quand même une des entourloupes utilisées par tous les laotiens que je connais, et ce au quotidien.

 

 

 

 

 

 

 

 

Autres particularités linguistiques (non exhaustives)

 

 

 

 

 

 

Tarzan aimer Jane…

 

On peut omettre les pronoms personnels s'ils sont évidents (pas toujours de je, tu etc.), ou à la place, on emploiera un mot qui nous caractérise ou caractérise notre interlocuteur selon le possible rapport familial (relatif à l’âge des interlocuteurs).

 

Exemple :

Je parle avec un monsieur qui est suffisamment âgé pour être mon grand-père, je veux dire « je suis content que tu sois venu me voir » (ou en mode vouvoiement), et bien je vais dire, pour être poli : « nong dii djay vaa potao maline huane nong » soit littéralement « jeune est content que grand-père soit venu chez jeune » ou un truc comme ça… en fait être poli, c’est en quelque sorte parler à la troisième personne de soi-même, et de l’autre.

 

Les puristes pointilleux noteront que l'on omet souvent aussi le "de" dans "la maison de un tel", le nom de la personne ou le pronom personnel deviennent des adjectifs possessifs.

 

 

 

 

 

 

Wouaw !

 

Pour amplifier la valeur d’un adjectif (« c’est vraiment beau ! C’est magnifique ! »), les laotiens répètent l’adjectif en montant la voix sur le premier : « gnam gnam ! »

 

 

 

 

 

 

Oui ou non ?

 

Pour dire « non », c’est assez simple : « bo » (vous avez peut-être remarqué que le quasi-même « bo » est utilisé à la fin d’une phrase pour poser une question dite fermée : « kine kao léo bo ? » : « as-tu déjà mangé ? » (oui ou non)… en fait « bo » à la fin d’une question est l’équivalent de notre inversion sujet-verbe/auxiliaire. Mais en vérité il ne s’écrit pas pareil en laotien, il y a un accent différent, à l’écrit comme à l’oral…

 

 

Le « bo » qui veut dire « non » fait aussi office de négation « ne… pas » placé devant le verbe ou l’adjectif.

 

 

Mais pour dire « oui » cela se complique.

Il y a 3 « oui », selon l’importance de la personne et son âge.

Si vous vous adressez à un moine ou un ministre (d’ailleurs si vous rencontrez le ministre de l’agriculture dites-lui qu’il me rende mon peigne)… vous direz alors « doy ».

 

Si vous voulez parler normalement, dites « tchao ».

 

Si vous voulez dire « oui, c’est ça », dites « mène ».

 

Si vous voulez parlez comme un charretier du marché, dites « eu ».

 

Mais souvent on réutilise le verbe de la phrase tout simplement (surtout si la question est fermée) : « Tchao si ma bo ? » (tu viendras ?) répondez « ma » si vous viendrez… « Tchao mouane bo ? » (tu t’amuses ?), répondez « mouane » si vous vous amusez.

Mariée laotienne qui s’apprête à dire « oui ».

 

 

Si vous ne venez pas de peur de ne pas vous amusez, dîtes que votre grand-mère est malade.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les mensonges

 

Pour ne pas perdre la face, ni faire perdre la face, il est souvent préférable de mentir… tout le monde c’est que c’est un mensonge, mais cela adoucit les rapports. Un mensonge dont tous les interlocuteurs savent que c'est un mensonge, est-il encore un mensonge ? Sujet de philo à rendre le vendredi 21 décembre 2012.

 

 

 

 

 

Romans « sur » le Laos que j’ai aimés

 

Une formidable série de polars aux intrigues laotiennes : Le déjeuner du coroner et La dent du Bouddha de Colin Cotterill.

Il y a du suspens, c’est drôle et si typiquement lao : 20/20.

Un lien.

 

 

Les petites nouvelles d’Outhine Bounyavong dans Mother’s beloved. Le livre est en bilingue lao/anglais, mais l’anglais est facile. L’esprit qui se dégage de ces petites histoires est typiquement lao : fin et délicieux.

Un lien.

 

 

 

 

 

 

 

La notion de temps au Laos

 

En Europe tout est millimétré. Au Laos on n’est pas un kilomètre près.

 

Un laotien qui a une demi-heure de retard est un laotien en avance.

 

« Aujourd’hui c’est aujourd’hui, demain est un autre jour… »

 

Inutile de prendre rendez-vous chez le coiffeur ou chez le médecin, allez-y directement. Inutile d’inviter quelqu’un à votre mariage qui aura lieu l’année prochaine, il aura oublié le lendemain.

 

Si vous recevez une invitation pour un mariage (une carte rose avec des cœurs dessus), comprenez que c’est sûrement pour aujourd’hui à 18h… même si il est déjà 14h.

 

A la question « à quelle heure… ? », ne vous attendez pas à une réponse plus précise que « le matin », « l’après-midi » « le soir » ou « demain ».

« Je viens assurément à 18h ce soir » veut probablement dire « je viendrais peut-être la semaine prochaine ou pas ».

 

Même si les mois lao(s) ont des noms (mina pour mars…), on parle le plus souvent de mois-un, mois-deux etc. jusqu’à douze. Mais attention… les anciens comptant préférablement en mois lunaires… le mois-trois n’est pas toujours le mois de mars… mais plutôt le mois d’avril.

 

Au Laos, les notions de vacances et de week-end n’ont pas de sens (sauf peut-être pour les nombreux fonctionnaires). Ici c’est tous les jours dimanche ou mercredi ou jeudi… pour preuve les discothèques ou les bars du Mékong ne désemplissent pas de la semaine.

 

Pour conclure : perle linguistique qui m’agace quelque peu, le « tchak noy » (« bientôt », littéralement temps-petit) servi à toute les sauces, qui signifie « aujourd’hui », « la semaine prochaine », « dans cinq ans » ou « jamais ».

 

Une des grandes qualités des laotiens est la patience… et là j’ai beaucoup à apprendre.

 

 

Bonzes arrivés à l’heure… et évidemment, le temple est fermé…

 

 

 

 

 

 

Investir dans la province de Champassak ?

 

Voici un document officiel qui présente les avantages économiques et sociaux de la province de Champassak

(en anglais)

 

Evidement, ce document répond notamment à la question :

 

La mise en esclavage est-elle plus aisée et plus rentable dans cette région du monde plutôt que dans une autre ?

 

 

 

 

 

La Poste et… le rapport à l’écrit

 

On n’écrit pas, on n’aime pas lire… on ne sait pas bien lire. On ne reçoit pas la carte postale du copain parti en vacances… aussi parce qu’il n’y a pas de vacances, en tout cas aussi parce qu’il n’y a pas de boîtes aux lettres.

 

Il n’existe pas d’aides sociales, ni de retraite (sauf pour les fonctionnaires), ni de revenu minimum d’insertion etc. Alors à quoi bon avoir une boîte ? Certains possèdent une boîte postale.

 

Si vous attendez une lettre ou un colis il faudra vous déplacer au bureau de poste. Pour retirer un colis il vous faudra aussi payer 25.000 kips.

 

Pour les factures d’eau et d’électricité, un fonctionnaire encaisseur passe dans chaque maison… pourquoi est-ce possible ? Car une maison laotienne abrite un papa, une maman, quelques enfants mais aussi souvent, la mémé, le pépé, le tonton célibataire au « chômage », le grand frère et sa femme, une arrière-petite-nièce et un cousin d’Attapeu : il y a donc toujours quelqu’un à la maison pour payer la note… ou au moins la réceptionner.

 

Le Laos est de tradition orale : n’espérez pas vous sortir une épine du pied en montrant une carte de la ville ou de la province, en écrivant le nom de votre guest-house de destination à un chauffeur de tuk-tuk ou à une passante, aussi charmante qu’elle puisse être.

Le document sera (le plus souvent) tourné dans tous les sens et vous n’aurez le droit qu’à des sourires gênés.

 

Cette relative aversion pour l’écrit (et aussi le manque de réactivité et fluidité  d’autres systèmes) explique aussi peut-être le développement du crédit sur gage.

 

Nombreux sont les laotiens qui préfèrent emprunter de l’argent aux changeurs à des taux usuriers (de 2% à 20% mensuel !) plutôt qu’aux banques, car faire appel à ces dernières implique de remplir un dossier – payant –, d’estimer le collatéral, d’attendre l’accord ou non définitif, les signatures…

 

Le fait que l’or ne soit pas pris en compte comme un bon collatéral (une garantie) par les banques explique aussi le recours aux usuriers. Mettre au clou un terrain et une maison où vivent 10-15 personnes c’est plus difficile que de déposer un collier en or 24 carats qui n’est possédé que par une seule personne.

 

« Paille-sa-ni »

Question de ma fille de 2 ans : Comment ont-ils fait pour faire rentrer deux éléphants dans un timbre-poste ?

Le kip il y a un certain temps : prémonitoire les chutes d’eau, du liquide à flot !

 

 

 

Comprendre les laotiens avec de grands concepts (?)

 

Pour mieux comprendre les habitudes de ce pays, je crois qu’il est important de prendre en compte : la perplexité des laotiens face aux choses écrites, la douceur du climat impliquant la générosité de la nature (pas d’hivers donc peu de prévoyance), la faible densité de population – 27 hab/km2 contre 115 hab/km2 pour la France –, la nonchalance et la tolérance dégagée par la religion bouddhiste, et enfin, mais dans une moindre mesure, une trentaine d’années de communisme.

 

 

 

 

 

La cérémonie du Bàci

 

Le très bon site au quel je pique l’explication :

Le site Luang Prabang.free.fr sur free lui aussi… sauf que cela ne fonctionne pas toujours !

 

 

Le soukhouane, est le “rappel des forces vitales”, ou bàci. D’après les croyances animistes, qui, malgré la conversion lao au Bouddhisme, sont parvenues à se maintenir jusqu’à présent, chaque partie du corps d’un être vivant – et même certains animaux et objets “inanimés” – est dotée d’une contrepartie intangible qui, même pour le Lao, ne se définit que très vaguement.

Nominalement au nombre de 32 – chiffre symbolique – ces forces vitales (ou esprits vitaux) assurent le bon fonctionnement de chaque organe du corps.

Le ba khouane

Un homme n’est au meilleur de sa forme, physiquement ou moralement, que lorsque tous les khouanes demeurent à leur place normale. Ces forces peuvent quitter le corps de leur propre gré et agissent, dans ce cas, comme des esprits doués d’une volonté et non comme de simples forces.

Ils ont, alors, tendance à vagabonder et partager la vie des phi et des autres créatures peuplant le monde surnaturel, s’exposant ainsi à bien des dangers. Ils peuvent également quitter le corps d’un individu lorsque ce dernier tombe malade, est victime d’un accident ou est, tout simplement, pris d’une grande peur.

 

Il est donc normal, quand une personne arrive à un moment critique, ou à un point tournant, marquant son existence ou lorsque sa vie est, ou vient d’être mise, en danger, de faire le rituel du soukhouane afin d’assurer que le bénéficiaire est redevenu un être complet et équilibré, apte à faire face à son avenir.

Le soukhouane est pratiqué non seulement à l’occasion des mariages mais aussi pour donner un nom à un nouveau-né, pour une femme venant d’accoucher, en signe de bienvenue, lors d’un départ pour un long voyage etc.

Oh le beau ba khouane !

Avant de procéder à la cérémonie, il est nécessaire de préparer un plateau garni d’offrandes appelé ba khouane. Au centre de ce plateau est disposée une large coupe d’argent dans laquelle des cornets de feuilles de bananier contenant des fleurs sont entassés en pyramide.

 

Des fruits, des œufs, un poulet bouilli, des pâtisseries, de l’argent, des cierges, des verres d’alcool, des bâtonnets d’encens et des cordelettes de coton sont disposés dans la coupe centrale et sur les bords du plateau. D’autres coupes d’offrandes sont parfois apportées par des parents ou des amis participant à la cérémonie.

 

Lorsque l’assistance s’est assise autour du ba khouane, l’officiant débute la récitation des formules rituelles par des invocations aux Trois Joyaux (Bouddha, Dhamma, Sangha) et aux divinités tutélaires pré-bouddhiques. Viennent, ensuite, les formules priant les khouanes de regagner leur habitat normal, et à venir profiter des offrandes.

 

Les forces vitales sont au complet

Les khouanes ayant été invités à recevoir les offrandes, l’officiant récite, alors, des formules extravagantes qui se résument en des vœux de longévité, de prestige, de bonheur, de force, de fidélité.

 

Ces vœux sont accompagnés par la ligature d’un fil de coton autour du poignet des bénéficiaires et des membres de l’assistance par l’officiant.

 

Les participants échangent entre eux des vœux formalisés par le pratique du phuk khen. La ligature du poignet, effectuée selon les normes rituelles, fixe symboliquement les khouanes au corps d’une personne dont on retire, par ce même geste, les mauvaises influences tout en y faisant entrer les bonnes.

Et même la fille du frère de la mère de ma fille y a eu droit… avec des billets en prime !

 

 

Ici une autre cérémonie, le Somphot Phaa, intronisation des statues de Bouddha (couvertes de drap blanc à gauche dans la vidéo). Ecoutez les jolis mantras.

 

 

 

 

Comprendre la méditation et, par extension, comprendre un peu le bouddhisme

 

 

Je conseille à tous les humains du monde d’aller faire une retraite méditative Vipassanna avec l’organisation mondiale Dhamma.

 

Il faut s’inscrire longtemps à l’avance via ce site dhamma.org (il y a des centres, et non des temples, dans le monde entier).

 

C’est gratuit et cela dure 11 jours, au cours des quels on médite 10h par jour, on devient végétarien, on ne prend ni alcool, ni drogue, ni médicament… on abandonne les pratiques liées à sa religion si on en a, et ce pour donner toute sa chance à la technique « enseignement premier du Bouddha ».

 

On ne parle à personne pendant cette retraite, et une heure par jour, des explications du grand maitre S. N. Goenka (ici le wiki) permettent de mieux comprendre ce que l’on fait… et notamment la métaphysique sous-jacente.

 

J’ai eu l’impression de faire de la philosophie plus intensément qu’en 5 ans à l’université.

 

 

Un centre en Thaïlande

Une petite chambre, pour un grand bénéfice spirituel

 

 

 

 

 

Qu’est-ce qu’un moine bouddhiste (du petit véhicule) ?

 

Ce n’est pas un skinhead en toge aux couleurs de la DDE sur une mobylette deux temps de 49,9 centimètres cube. Non.

 

Ce que je peux en comprendre à mon petit niveau :

 

Le bouddhisme m’apparait plutôt comme la tentative d’une amélioration de soi, d’une purification qui aura des conséquences sur l’univers… les pensées étant aussi concrètes que les actes d’une part, et plus tautologiquement « je suis une part de l’univers, et, je m’améliore, donc j’améliore l’univers.

 

En ayant des pensées libérées des attachements matériels égoïstes et personnels… d’où une vie de célibat et sans la contrainte du travail qui lui détourne de la libération, j’améliore l’univers.

 

 

 

 

Mais l’apprenti n’est pas un maître : son corps, si ce n’est son esprit, reste tendu vers des désirs et de faux besoins et notamment celui, dit fondamental, de se nourrir… d’où l’importance des offrandes laïques, qui permettent aux moines de suivre pleinement leur initiation spirituelles.

 

C’est en cela que le laïque participe à l’élévation du monde : il permet à d’autres de s’élever et donc par résonance d’améliorer le monde, et donc d’améliorer celui des laïques, si ce n’est les laïques.

 

Le bouddhisme n’est pas autre chose qu’une méthode différente pour tenter d’améliorer le monde, ce vers quoi tendent, au fond, toutes les spiritualités.

 

 

« Je regardais les barreaux, croyant devoir plaindre le prisonnier, mais c’est lui qui avait la clé ».

 

 

 

 

Quelque peu irrévérencieux… les croquis de Viollette Gentilleau son blog - vus dans la revue « Bouts du Monde » Lien montrent bien le moine-1000-feuilles. Attention, la description faite du moine dans la page de droite est celle d’un moine-étudiant, encore très attaché, semble-t-il.

 

 

« 3 choses ne peuvent rester cachées très longtemps :

le Soleil, la Lune et la vérité »

 

 

« Remercie tes ennemis… ils t’enseignent la compassion et la patience sans rien demander en échange »

 

 

 

 

 

Par contre, qu’est-ce que c’est que ce truc ? Ici

 

« Le projet Pakxé expose cinq projets pour faire de Pakxé une ville internationale de la paix. »

Le mouvement spirituel du Révérend Moon à Paksé… ?

NB : Le révérend a été ascensionné en septembre 2012.

 

Moon-French-public-relation : Laurent Ladouce

 

Plus d’explication avec Mr Laurent Ladouce dans une interview ici.

NB : en aucun cas Paksé ne peut s’écrire en français avec un x… en lao c’est la lettre « sor », comme « sang » (éléphant) et donc un « s ». Et c’est définitif. Même chose pour le « é »… tout comme « Thaïlande » prend un tréma inexistant en thaï.

 

 

 

 

 

 

Ajoutez votre pierre à l’édifice

 

 

Bien sûr, si vous avez des remarques et des améliorations concernant le contenu, n’hésitez pas à écrire à l’auteur perfectible de ce site.

(Mais voyez plutôt à la fin de cette page pour vos remarques).

 

Je lance un petit jeu, afin de commencer une collection : celle des pancartes amusantes au Laos… si un écriteau vous a amusé (par exemple langue française approximative mais drôle), photographiez-le et envoyez-le moi que je le publie sur cette page.

 

Je précise « en français » car ces affiches, pancartes, panneaux etc. sont légion en anglais, mais rares dans la langue de Jean Cocteau.

 

Je pense notamment à mon ami tenancier du Jeclor (bar du Mékong), Mr Tilor, que j’avais croisé sortant du magasin de photocopies dont le personnel traduit et met en page les menus des bars.

J’avais alors jeté un œil sur ses menus flambants neufs, et lui avait fait remarquer qu’il risquait la prison s’il servait effectivement des « French fried » (« français frits » au lieu de « French fries », des frites quoi).

 

Mais je suis sûr que vous trouverez plus drolatique encore ! Merci.

 

 

Imaginez ce genre de panneaux en France…

"Les gens biens savent comment montrer leur amour de leur pays. Ils connaissent les bonnes manières et ne jettent pas leurs ordures n'importe où de façon irréfléchie"! Et en dessous, écris en lao... ahaha : écriteau offert par l'ambassade d'Australie ! J'en ai mal au ventre !

 

 

 

 

 

 

Comment dire "Bon voyage" en laotien ?

kro hay than tchong deune thang doy sa van dii pay

 

Le temps que je vous le dise, vous êtes déjà partis…

 

 

 

 

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